Skip to Content Skip to Mainnavigation Skip to Meta Navigation Skip to Footer
Skip to Content Skip to Mainnavigation Skip to Meta Navigation Skip to Footer

Travailler avec une rente AI: défis pour les bénéficiaires d'une rente partielle

Souvent quand on perçoit une rente AI, on peut et on veut malgré tout exercer une activité lucrative et montrer ses compétences. Mais les personnes bénéficiant d'une rente partielle de l’assurance-invalidité (AI) sont confrontées à des défis particuliers. L’enquête de l’assistante sociale Pamela Sellner montre ainsi qu’un grand nombre de personnes en situation de handicap ou atteintes d’une maladie chronique éprouvent des difficultés à trouver un emploi. Les raisons peuvent être très variables.

Deux femmes sont assises à une table de réunion. | © pexels

Trouver un emploi avec une rente AI peut être un défi. (pexels)

Il reste encore de nombreuses incertitudes quand il s'agit de travailler avec une rente AI, tant de la part des bénéficiaires de la rente eux-mêmes que de celle des employeurs. Le fait de percevoir une rente de l’assurance-invalidité (AI)  ne signifie pas que les personnes concernées ne peuvent ou ne veulent plus exercer une activité lucrative. Au contraire, de nombreux bénéficiaires de rente AI souhaitent mettre leurs compétences au service du marché du travail. Mais ils se voient confrontés à un certain nombre de défis. Pamela Sellner, assistante sociale, s’est penchée sur ces défis dans le cadre de son travail de Master à la Haute école spécialisée de Suisse du Nord-Ouest.

Les différents niveaux de rente AI

Le système suisse de rente AI prévoit plusieurs niveaux de rente : rentes complètes et rentes partielles. En principe, plus le degré d’incapacité de gain (= degré AI) est élevé, plus le niveau de la rente est élevé. Environ 75 % de l’ensemble des bénéficiaires de rente AI en Suisse perçoivent une rente complète, les 25 % restants une rente partielle.
Note de la rédaction: depuis 2022, un nouveau système de rentes linéraire s'applique aux rentes de l’assurance-invalidité (1er pilier) et de la prévoyance professionnelle (2e pilier). Celui-ci remplace les quatre niveaux de rentes jusqu’ici applicables, vous trouverez des informations actuelles dans l'article l’assurance-invalidité (AI).

Défis pour les bénéficiaires d’une rente AI partielle

Les personnes qui perçoivent une rente partielle de l’AI sont confrontées à des défis particuliers quand il s'agit d'exercer une activité lucrative. L’AI considère généralement qu’ils ont une capacité de travail supérieure à celle de bénéficiaires d’une rente complète. Les bénéficiaires d’une pension partielle sont donc supposés continuer à travailler. La plupart des personnes concernées souhaitent d'ailleurs travailler sur le marché du travail, mais il est souvent difficile de trouver un emploi ou de le conserver.

Une femme en fauteuil roulant fait signe à la caméra de son ordinateur portable. | © Pexels / Marcus Aurelius (Pexels / Marcus Aurelius)

Dans le cadre de la thèse de Master, les personnes concernées bénéficiant d’une rente AI partielle ont été interrogées sur les défis qu’elles rencontrent en matière d’activité lucrative, afin de mieux comprendre leur situation personnelle. Les résultats sont résumés ci-après.

Recherche d’emploi difficile

Toutes les personnes interrogées ont éprouvé des difficultés à trouver un emploi. Ces difficultés peuvent être très variées et ne s'appliquent pas nécessairement de la même manière à toutes les personnes concernées :

  • 1

    La capacité de travail est fluctuante

    Une maladie ou un handicap peut entraîner des fluctuations de l’état de santé et donc de la capacité de travail. Les personnes souffrant de maladies rémittentes (sclérose en plaques (SEP) ou épilepsie) sont particulièrement susceptibles de s’absenter de leur travail pendant une période plus ou moins longue, ce qui rend difficile de trouver un nouvel emploi ou de conserver un emploi existant.

  • 2

    Réticences des employeurs

    Dans la recherche d’un emploi, les candidats sont souvent confrontés à des réticences de la part des employeurs. Ils ont des doutes ou hésitent à embaucher une personne bénéficiant d’une rente AI ou souffrant d’un handicap, car ils craignent des absences fréquentes ou une augmentation des primes d’assurance. Heureusement, il reste des employeurs qui accordent plus d’importance aux points forts des collaborateurs qu’aux éventuelles restrictions.

  • 3

    Exigences élevées du marché du travail

    Les exigences du marché du travail ne cessent de croître. De plus en plus de personnes hautement qualifiées sont recherchées et des emplois de niche sont perdus. Cette évolution rend plus difficile la recherche d’un emploi, en particulier pour les personnes qui ont un niveau d’études plus bas ou qui sont en mesure d’accomplir des tâches moins complexes en raison de problèmes de santé.

  • 4

    Poste de travail protégé uniquement comme solution d’urgence

    Les personnes bénéficiant d’une rente AI ont la possibilité d’exercer une activité sur un lieu de travail protégé ou dans un atelier protégé. La plupart des personnes interrogées s’y sont toutefois opposées, car les exigences imposées à un poste de travail protégé sont nettement inférieures à leurs capacités et les salaires sont très bas.

Offres d’aide à la recherche d’emploi

Pour les bénéficiaires d’une rente AI qui ont besoin d’aide dans leur recherche d’emploi, il existe en Suisse, en plus des offices AI, différents interlocuteurs.

La Fondation IPT: fondation de droit privé, d’utilité publique et sans but lucratif, IPT est active depuis plus de 50 ans dans l’insertion, la réinsertion et l’orientation professionnelle des personnes avec des limitations de santé. 

Il existe aussi dans différents cantons des organisations séparées qui offrent une aide à l’intégration professionnelle des bénéficiaires de rentes AI. Pour ces offres, vous pouvez par exemple contacter le service social de Pro Infirmis.

Ability Management comme opportunité

Malgré les exigences de plus en plus élevées du marché du travail, qui peuvent compliquer la recherche d’un emploi, on observe toutefois une tendance à l'Ability Management (gestion des compétences). L’Ability Management, c'est une approche de management innovante qui valorise les points forts des collaborateurs et les utilise dans l’intérêt de l’entreprise. Les aptitudes de chacun doivent être utilisées à bon escient, en mettant à l’arrière-plan les restrictions et les lacunes. Si la tendance de l’Ability Management doit se développer davantage, il s’agit d’une grande opportunité pour les personnes en situation de handicap ou bénéficiant d’une rente AI en influençant leur situation en matière de travail dans le sens positif.

Nous remercions chaleureusement notre experte Pamela Sellner pour cet article passionnant.


Cet article vaut-il la peine d'être lu?

Trouvé une erreur ? Signaler maintenant.

Quelles sont vos expériences?