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Thomas Christen – Le handicap ne doit pas être une limite

Quand Thomas Christen parle de son travail, son haut du corps entraîné bouge. « Parfois, dans un projet, je dois mettre la pression pour que tout le monde respecte les délais », dit Christian. Ce Bernois de 27 ans, atteint d’une paralysie cérébrale, travaille comme Business Development Analyst pour la région en forte croissance d’Europe de l’Est chez Dow Chemical à Horgen.

Une clôture à travers laquelle on voit le ciel bleu. | © unsplash

Pour Thomas Christen, le handicap n'est pas une limite. (unsplash)

À ce poste, Thomas Christen supervise des projets de développement, réalise des études de marché et des prévisionnels financiers pour l’Executive Management et coopère aussi avec des organisations partenaires. « Ce travail requiert beaucoup de confiance en soi et de connaissance des la nature humaine. Je communique chaque jour avec des collaborateurs de tous les niveaux hiérarchiques et je leur transmets également des informations adaptées aux groupes cibles », déclare T. Christen. Les voyages d’affaires en Europe et à l’étranger font également partie de son travail.  

Repos à l’aéroport

« Dans les aéroports que je ne connais pas encore, je commande un fauteuil roulant pour me rassurer. Cela me permet d’arriver à l'enregistrement sans être totalement épuisé », explique T. Christen. Il connaît les forces de son corps. Et il sait où sont ses limites. Depuis sa naissance, Christian souffre d’une forme légère et non progressive de paralysie cérébrale. Suite au mauvais développement des muscles de ses jambes, ses pieds sont dirigés vers l’intérieur, ce qui l'oblige à se concentrer davantage sur sa démarche. Christen a pris l'habitude de parler clairement et ouvertement de son handicap comme un golfeur du sien.

Le sport comme moyen d’intégration

Thomas Christen passe les premières années de son enfance en Suisse. Puis son père travaille dans plusieurs capitales européennes et il déménage souvent avec sa famille. Thomas fréquente des écoles internationales. Il est souvent confronté à de nouveaux camarades d’école qui le regardent d’un mauvais œil au premier contact. « J’ai dû apprendre à ne pas perdre patience », raconte T. Christen.

Le sport lui permet de s’intégrer à l’école. « En kinésithérapie, j’ai développé le ressenti de mon corps et mon amour pour le sport », dit Christen. Dans différentes disciplines comme la natation, le football ou le vélo, une chose le préoccupe. Il veut tester ses limites et voir ce que son corps peut faire. « Quand j’étais adolescent, je tombais souvent au ski, mais j'étais ultra rapide pour me relever », se souvient T. Christen.

« Ma dernière expérience aux limites de mon corps est le saut à l’élastique en Afrique du Sud, il y a deux ans. » C’est à partir de cette philosophie qu’il développe son leitmotiv personnel : « A chaque fois que mes amis essayaient de me freiner, j’accélérais. » C’est la même devise qu’il applique à ses études qu’il termine à Boston avec un « Magna Cum Laude ».   

Étapes vers le monde du travail

Avec cet excellent diplôme en poche, Thomas Christen voit beaucoup de portes s'ouvrir. Il fait ses premières armes en tant que spécialiste de la communication chez British Tobacco, avant de postuler chez Dow Chemical. « Dans ma candidature et avant l’entretien, je n’ai pas mentionné mon handicap », raconte T. Christen.   

« J’ai donc été très surpris lorsque la responsable RH m’a demandé si j’avais besoin d’aide pour venir la rencontrer. »

L’entreprise lui propose de commencer en douceur en travaillant à 60 % en temps partiel. « C'est un temps partiel idéal pour une personne en situation de handicap pour entrer dans la vie professionnelle », dit T. Christen. Ainsi, on n’est pas soumis dès le début à la pression de la performance et, si cela fonctionne, on peut augmenter la charge de travail petit à petit. Pour Thomas Christen, tout va bien et il est même passé à temps plein comme Business Analyst. Lorsqu'il termine sa journée tard ou qu'il doit travailler tôt le matin, Christen se rend au travail avec son Audi S3. La voiture est équipée d’un dispositif spécial astucieux qui lui permet d’actionner le frein à la main tout en laissant le pied sur l’accélérateur. Il n’a pas besoin d'embrayer, car il doit obligatoirement conduire une boîte automatique. Plus besoin de le ménager désormais et il adresse un message clair à ses collègues de travail et à ses supérieurs :

« Merci de ne pas me traiter comme un cas particulier, je peux supporter autant de pression que tous les autres collaborateurs. »

Abattre les barrières

Thomas Christen a déjà des projets concrets pour l’avenir. « J'aimerais passer au département commercial. » Ses collègues ont certes exprimé des doutes, parce que ce secteur demande beaucoup d'endurance physique et mentale. « Mais je leur ai clairement dit que je pouvais très bien le gérer. » Ambitieux ? « Oui, j’ai l’impression qu’en tant que personne en situation de handicap, je dois en faire plus pour aller au-delà des préjugés », dit T. Christen.

En ce qui concerne les préjugés, Thomas Christen souhaite contribuer à réduire le fossé entre les personnes en situation de handicap et celles qui ne le sont pas en participant au réseau européen des employés handicapés Disability Employees Network (DEN). « DEN existe pour abattre les barrières, les barrières physiques et celles qui résultent d’idées fausses. »


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