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Le principe de l'inclusion dans les classes

Dans la plupart des cas, les personnes en situation de handicap ne sont pas aussi intégrées et incluses dans notre société qu’elles devraient l’être. Des progrès ont été réalisés ces dernières années, les enfants ayant des besoins éducatifs spéciaux sont de plus en plus intégrés dans les classes scolaires selon le principe de l’inclusion.

Petit fauteuil roulant pour enfants. | © unsplash

Plus les enfants apprennent l'inclusion tôt, mieux c'est. (unsplash)

La notion d’éducation «inclusive» est différente de l'éducation «intégrative», car l’inclusion va plus loin que l’intégration. L’inclusion consiste à façonner la société de manière à ce que chaque personne puisse participer sur un pied d’égalité à tous les processus et participer à les changer. Contrairement à l’intégration, qui se fonde souvent sur des cas individuels ou sur l’intégration à temps partiel d’enfants ou d'adolescents à besoins éducatifs particuliers dans une classe de l’école ordinaire, l’inclusion consiste à concevoir des systèmes entiers pour qu’ils soient inclusifs. La distinction entre école inclusive et école intégrative semble cependant être moins un débat idéologique en Suisse que dans d’autres pays. 

L’école inclusive en Suisse

En Suisse, l'école inclusive se base sur un concept d’inclusion qui comprend un système scolaire dual-inclusif (cf. Speck, Otto (2016): qu’est-ce qu’un système scolaire inclusif?). En d’autres termes, cela signifie que tous les enfants sont éduqués ensemble, pour autant que cela soit bénéfique à leur bien-être et leurs possibilités de développement. Pour les enfants ayant des besoins éducatifs particuliers avérés, il existe des écoles spécialisées. L'éducation inclusive est encouragée tant qu’elle permet à l’enfant de participer et de se développer en fonction de ses besoins. Si cela n’est pas possible dans la forme inclusive, on utilise une méthode séparative.

Droit de tous à l’éducation

La ratification de la Convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées renforce cette idée. Son objectif est de promouvoir l'égalité des chances des personnes en situation de handicap et d’empêcher leur discrimination au sein de la société. Les États membres sont donc tenus de mettre en place un système éducatif inclusif permettant aux personnes en situation de handicap d'accéder gratuitement à un enseignement primaire et secondaire de qualité.

Le droit à l’école inclusive, tel qu’il est ancré dans la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées, ne signifie pas pour autant que chaque enfant en situation de handicap doit obligatoirement suivre une scolarité standard. Les enfants qui ont besoin d’une infrastructure scolaire spécialisée peuvent y avoir accès, si toutes les parties concernées concluent qu’il est dans l’intérêt de l’enfant de suivre un enseignement spécialisé. Le bien-être de l’enfant doit toujours être au centre des préoccupations. 

Responsabilité auprès des cantons

Depuis 2004, la loi sur l’égalité pour les personnes handicapées oblige les cantons à promouvoir l’inclusion des élèves ayant des besoins éducatifs spécifiques. Depuis 2008, et après le retrait de l’assurance-invalidité du cofinancement de la formation spéciale, les cantons assument l’entière responsabilité technique, juridique et financière de la formation des enfants et des adolescents ayant des besoins éducatifs spécifiques. Afin d’harmoniser la coordination des tâches, les cantons ont élaboré l’accord intercantonal sur la collaboration dans le domaine de la pédagogie spécialisée, le concordat sur la pédagogie spécialisée entré en vigueur en 2011. Il définit une offre de base des mesures de pédagogie spécialisées que les cantons doivent proposer, comme par exemple : 

  • le conseil et l'assistance, 
  • l’éducation précoce de pédagogie curative, 
  • la logopédie et la psychomotricité, 
  • les mesures de pédagogie spécialisée dans une école ordinaire ou spécialisée, 
  • l'encadrement dans des structures de jour ou l'hébergement stationnaire en établissement de pédagogie spécialisée. 

L’un des principaux objectifs est de promouvoir l’inclusion des élèves et des adolescents avec des besoins éducatifs particuliers dans l’école ordinaire. Dans la mesure du possible, il faut donc de privilégier les « solutions inclusives » aux solutions séparatives. 

Un élève en fauteuil roulant dans une école inclusive parle avec d'autres élèves et un enseignant. | © Andi Weiland, Gesellschaftsbilder.de Pour les enfants et les jeunes en situation de handicap, il est essentiel de promouvoir leurs capacités. (Andi Weiland, Gesellschaftsbilder.de)

Répercussions globales de l’école inclusive

1. Au niveau de chaque école :

Les premières études scientifiques montrent que l'inclusion ne présente pas d'avantages pour les élèves avec des besoins éducatifs spécifiques et pas d'inconvénients pour les autres élèves. Cela s’applique aussi bien aux élèves avec un handicap cognitif, physique ou sensoriel qu’aux élèves avec un handicap émotionnel et social. 

Lors d’entretiens scolaires sur le terrain (avec la participation de l’enfant, des parents, de l’enseignant et, le cas échéant, du service d’orientation psychologique scolaire), on évalue et détermine si l’enfant a un besoin particulier d'évolution et si cet évolution peut être assuré dans le cadre de l'école standard. Pour les questions complexes nécessitant des mesures renforcées, on utilise la Procédure d’Évaluation Standardisée (PES) ou une procédure justiciable équivalente.

La question est de savoir qui décide de l’endroit où l’enfant sera scolarisé et de la pondération donnée aux différentes voix. Ce sont les autorités qui décident. En règle générale, les décisions sont prises conjointement, en tenant compte des préoccupations de l’enfant (Convention relative aux droits de l’enfant). Depuis l’entrée en vigueur de la loi sur les personnes handicapées, un nombre beaucoup plus important d’enfants suivent une formation intégrative. Cela ne signifie pas pour autant que le nombre d’enfants présentant des besoins de pédagogie spécialisée avérée ait diminué dans les mêmes proportions.

Les enseignants jouent un rôle déterminant dans la réussite de l’intégration et de l’inclusion à l’école. Dans le quotidien de l’école, le personnel pédagogique et celui de la pédagogie spécialisée travaillent en étroite collaboration. Cette nouvelle forme de coopération exige beaucoup de flexibilité de la part de toutes les parties. Aujourd’hui, les écoles obligatoires ont généralement élaboré des concepts d'enseignement inclusif et de collaboration entre pédagogues et pédagogues spécialisés. On peut résumer en disant que « sur ce sujet, tout le monde va dans le même sens ». L’école a besoin de ressources humaines et de temps pour assurer la coordination et la coopération entre les pédagogues et les pédagogues spécialisés. Les experts ont besoin de réunions ensemble, d'intervisions et éventuellement aussi de supervisions.  

La question de l’attitude des chefs d’établissement et des enseignants joue un rôle crucial dans la réussite d’une école inclusive. En effet, on ne peut pas ordonner à quelqu'un d'adopter une attitude en particulier. Là encore, les écoles ont besoin de temps pour organiser des contenus communs afin de réfléchir à leur attitude.

Si l’enfant et les parents souhaitent un cadre séparé dès le départ, les autorités décident conformément aux directives cantonales. Si il y a un désaccord entre l'école et les parents, un jugement se fera à la cour fédéral. Le Tribunal fédéral soutient les cantons qui considérait la formation inclusive comme une mesure appropriée (ATF 138 I 162 du 13 avril 2012).

2. Au niveau de l’enseignement :

Pour garantir la réussite d'une formation inclusive dans une école ordinaire, il faut des outils méthodologiques et didactiques appropriés. De plus, les enseignants ont besoin de formations supplémentaires. 

3. Au niveau de la formation du personnel enseignant :

Les programmes d’études destinés aux enseignants de l'école obligatoire et aux enseignants spécialisés doivent refléter les nouvelles exigences, c’est-à-dire que des outils méthodologiques et didactiques doivent faire partie de la formation. Il faut également une bonne coopération entre la formation des enseignants ordinaires et celle des enseignants spécialisés.


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