Capacité de décision pour la planification familiale
Cela fait longtemps que vous accompagnez votre enfant et que vous prenez vos responsabilités pour les décisions qui ont des conséquences importantes. Dans ce contexte, en tant que parents, vous vous posez les questions suivantes : mon enfant veut avoir un enfant un jour. A-t-il la capacité de décider en matière de planification familiale ?
Que faire si l'enfant handicapé veut lui-même des enfants ? (Privataufnahme)
Pensée de ma mère
En tant que maman, j’ai été extrêmement heureuse que ma fille ait exprimé son désir d’avoir un enfant pendant la phase de gestion du choc après son grave accident il y a quelques années (pour en savoir plus sur la gestion du choc, nous vous recommandons notre article : « Gestion du choc »). Pendant sa longue rééducation et aux prix d'efforts physiques et mentaux énormes, elle a réussi à s'extirper de son fauteuil roulant alors qu'elle était paraplégique. Pour cette jeune femme, ce sont de toutes nouvelles opportunités qui se sont alors présentées. Elle a pu réfléchir à reprendre une vie de couple et à voir un espoir dans ce domaine.
Je pense que ma fille avait un ange gardien qui a miraculeusement fait qu'elle ait réussi à s'en sortir sans séquelles cérébrales et donc à prendre des décisions pour sa planification familiale. Je lui faisais confiance et je savais qu'elle prendrait les décisions en étant tout à fait consciente de ses responsabilités.
Mes pensées
Avant mon accident, je n’avais ni enfant ni famille. Ma vie, c'était les études, les expériences à l’étranger, le premier conjoint avec la vie quotidienne à gérer. Je ne pensais pas du tout à avoir un enfant comme certaines de mes copines ou collègues. Après mon accident et ma rééducation, ce désir d’enfant est devenu fort. L’idée de m’occuper de la chair de ma chair me réconfortait et me donnait envie de construire cette précieuse intimité avec mon enfant.
Ce désir d’enfant a grandi en moi et un jour, mon conjoint et moi avons donc pris la décision de nous lancer. Je possédais la capacité de décision pour la planification familiale. Près de quatre ans après mon accident, j’ai donné naissance à mon fils Samuel au printemps. J'ai ressenti une telle force et joie de vivre à ce moment-là. C'est un véritable bouleversement, avec de l'énergie et de la qualité de vie et toutes les émotions qui vont avec quand il sourit, quand ses yeux pétillent, quand nous faisons des câlins, quand il grandit et se développe. Sa douleur et ses larmes en font aussi partie, bien sûr, comme d'avoir besoin de sa maman et de son papa. Mon fils exige naturellement beaucoup d'énergie et de force, mais il la rend au centuple, c'est tellement enrichissant. On finit par oublier les nuits difficiles et le manque de sommeil.
À travers moi, sa mère, le voir grandir et s’épanouir si merveilleusement, et que je réussis, avec mon handicap, à permettre à mon fils de vivre et de s’épanouir, à l’accompagner, c’est un sentiment incroyablement réconfortant pour moi. La relation et l’amour que je porte à mon enfant, c'est quelque chose de permanent et que personne ne peut prendre. Pour moi, c'est une émotion fixe et solide qui m'ancre dans ma vie.
Je me réjouis des possibilités et du potentiel de mon fils, que moi, je n’ai plus, comme sauter, courir, randonner en montagne, skier, faire du vélo. J'ai comme l'impression d'avancer moi aussi, de pouvoir être dehors comme j'adorais l'être, mais maintenant c'est avec ses petites jambes en pleine forme dans lesquelles coule aussi mon sang.
La relation et l’amour que je porte à mon enfant, c'est quelque chose de permanent et que personne ne peut prendre. Pour moi, c'est une émotion fixe et solide qui m'ancre dans ma vie. Je serais ravie que mon histoire donne envie à d'autres de ne pas baisser les bras et de croire à la vie et au bonheur. La confiance et la conviction que quelque chose a du sens, quelle que soit l’issue, est le sentiment qui peut te faire franchir des obstacles.