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Ruth Knor – un esprit et un corps mobiles malgré une paraplégie

Ruth Knor le prouve: même en étant paraplégique, on peut accomplir beaucoup au travail et dans la vie.

Jeune femme en fauteuil roulant. | © unsplash

Ruth Knor mène une vie active malgré son handicap. (unsplash)

Cette jolie jeune femme, qui vient de terminer sa formation en pharmacie et commence son premier travail, se regarde dans la vitrine en passant en étant fière d'elle. Son monde tourne bien. Elle aime danser, jouer au tennis et skier. C’est ainsi que Ruth Knor, 55 ans, se souvient aujourd’hui de ses jeunes années. Elle réalise ses rêves. Son premier grand voyage l’emmène au Canada en 1980 pour faire de l’héliski. Les skieurs sont transportés au sommet en hélicoptère pour ensuite descendre des pistes vierges dans la poudreuse. Un terrible accident survient alors. Son rêve se transforme en cauchemar. Ruth Knor est paralysée en un instant.

La réintégration dans son ancienne profession échoue

Les quatre années qui suivent sont pour elle un «méli-mélo d'espoir et d'angoisses». Après la rééducation, qu’elle passe principalement dans différentes cliniques, salles d’opération et centres de rééducation, elle entre dans une «phase de désorientation, de recherche et de dépression», raconte R. Knor.

« Il a fallu tout changer: accepter mon nouveau corps ancien, les activités sportives, la vie privée. »

De vieux amis se détournent d’elle par impuissance. Elle aussi se sent perplexe et désespérée. Un «cercle vicieux entre oser sortir et se cacher» commence. Au niveau travail, plus rien ne va. Toutes ses tentatives de réintégrer son ancienne profession échouent en fauteuil roulant.

«Être à nouveau l'actrice de ma vie»

Dans sa «nouvelle ère», comme elle appelle l’étape de sa vie après l’accident, elle commence à comprendre que la gravité du handicap n’a pas d’importance. Ce qui compte, c'est

« comment j’apprends à le gérer, comment je le reconnais et l’accepte. Et ce que j’en fais. En fin de compte, accepter la nouvelle situation a été le début de ma nouvelle vie. »

À partir de là, elle redevient actrice de sa vie. Elle réalise à nouveau ses rêves et devient mère. Elle se réoriente sur le plan professionnel et donne des cours de rattrapage en anglais et en mathématiques dans une école du soir. Puis, elle poursuit sa formation pour devenir pédicure et trouve un emploi. Elle postule ensuite dans un magasin spécialisé en rééducation. Elle est immédiatement engagée comme conseillère. Pendant dix ans, elle aide les personnes touchées «tout en s'aidant soi-même à sortir de sa détresse».

S'épanouir dans la vie

Le sport redevient possible. Elle commence à jouer au tennis de table. Elle reprend ensuite son ancien hobby, le tennis, et participe à des compétitions internationales de tennis en fauteuil roulant. Elle entre ainsi en contact avec son ancienne passion: la danse. Dans le cadre d’une manifestation sportive, elle assiste à une démonstration de danse avec une personne en fauteuil roulant et un piéton. Ruth Knor est tout de suite feu et flamme.

Une raquette de tennis et une balle de tennis. | © pixabay Le sport l'a aidée à se redéfinir et à mieux s'accepter. (pixabay)

La joie de vivre par la danse

Elle rejoint le club de danse en fauteuil roulant, développe avec des partenaires de danse son propre style de danse «freestyle» et danse à travers le monde pendant dix ans. Elle participe à des compétitions et des spectacles. Aujourd’hui encore, la danse est sa passion. Le sport l’aide à se redéfinir. Dans la salle de danse surtout, elle reprend confiance en elle et construit «une relation plus positive avec son corps cassé». Quand elle danse, elle peut transmettre un message:

« Malgré une limitation physique importante, la vie vaut la peine d’être vécue. On peut être mobile, séduisant, mener une vie relativement normale et s’amuser. »

Nouveaux défis professionnels

Le sport donne des ailes à Ruth Knor. Presque parallèlement à sa carrière sportive, sa carrière professionnelle évolue également. Grâce à ses spectacles de danse, comme par exemple pendant un grand salon international de la rééducation, elle noue un contact qui mène à un changement courageux dans son travail. 

Medical Service, une société qui fabrique des produits pour l'incontinence, lui propose ainsi en 2001 de reprendre le poste de représentante en Bavière. Elle démissionne de son ancien boulot et se lance. Malgré sa mobilité réduite, elle opte pour un métier où elle passe plus de temps sur les autoroutes que dans un bureau. Cela fait presque dix ans qu'elle y est, sans «difficultés ni problèmes», comme elle le rapporte.

Visites de clients en Autriche

Elle est désormais responsable de l’exportation vers l’Autriche. Elle travaille généralement chez elle. Quand elle se rend pour quelques jours chez des clients (cliniques, cliniques spécialisées et centres de rééducation), elle prend sa voiture de fonction. Le syndicat a pris en charge les coûts d'installation d’un robot chargeur de fauteuil roulant et d’un système de freinage et d'accélération à commande électronique.

Dans cette voiture, elle emporte son bureau et son stock pour aller voir ses clients: «Brochures, échantillons, présentoirs pour les salons et bien plus encore». Sa mission consiste à présenter les nouveaux produits aux décideurs et de former le personnel à l’utilisation des produits, principalement des cathéters.

Recherche laborieuse d’hôtels sans barrière

Pour elle, il est très important qu’elle puisse travailler de manière indépendante sans aide. C’est en fonction de ce critère qu’elle choisit ses emplois. Mais la recherche d'«hôtels sans barrière» pour ses séjours d’affaires reste difficile. «Malheureusement, c’est encore un parcours du combattant tant en Allemagne qu’en Autriche», déplore Ruth Knor.

Pendant ses longues années de travail, «dans le domaine clinique surtout», elle s’aperçoit que les personnes en situation de handicap sont de mieux en mieux prises en charge et qu’on les autorise à rentrer chez elles beaucoup plus tôt. Mais cette «rapidité» a tendance à laisser des questions ouvertes. C'est pourquoi elle cherche toujours à parler avec d'autres personnes touchées. C’est aussi grâce à cette motivation qu’elle devient ambassadrice d’EnableMe.

Le conseil aux personnes concernées – un nouveau défi ?

Ruth Knor ne serait pas Ruth Knor si elle ne songeait pas à donner une nouvelle orientation à sa vie professionnelle. Elle envisage d'ouvrir un service de consultation: «Et pourquoi pas une consultation mobile. J'ai envie de montrer que le monde ne s'arrête pas et que l'on devrait être assez mobile pour atteindre nos propres objectifs. Même si on ne parvient pas toujours à suivre le rythme des autres.» Parce que «la mobilité commence dans la tête», elle en est persuadée.


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